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Interview | We Lille Rock You, un hommage à Queen organisé "par des fans et pour les fans".

Photo du rédacteur: Kevin LetalleurKevin Letalleur

Ce samedi 26 novembre à la salle du Grand Sud à Lille se tiendra We Lille Rock You, un évènement organisé en hommage à Queen et l'éternellement regretté Freddie Mercury, à l'occasion des trente ans du Freddie Mercury Tribute. Pour soutenir l'initiative, Breakfast In Backstage a rencontré Thibaut Sergent, chanteur des Fat Bottomed Boys et fondateur de l'association Rock You à l'initiative du projet.


Thibaut Sergent, ici drapé en Freddie Mercury pour la promotion de We Lille Rock You (© Claire Obscure)

Pour commencer, on ne va pas faire dans l'originalité : We Lille Rock You, à part un joli jeu de mot, qu'est-ce que c'est ?


Thibaut Sergent : Eh bien c'est déjà un joli jeu de mot. J'ai presque envie de dire que ça part de là. Plus sérieusement, We Lille Rock You est un évènement qui est organisé sur Lille par des fans de Queen, pour les fans de Queen. Je dis ça parce qu'au départ, on a voulu créer quelque chose auquel on aurait pu participer en tant que fans, auquel on aurait même sans doute voulu participer en tant que fans mais qui n'existe malheureusement pas en France. Ça peut exister en Angleterre, ça peut exister à Montreux en Suisse qui est l'un des fiefs de Queen - et presque un lieu de pèlerinage. Or, en France, que ce soit à Paris, dans le Sud ou le Nord, il n'y a rien de la sorte. Donc on s'est tout simplement dit que si on voulait participer à un évènement qui n'existe pas, le mieux reste de le faire nous-même.


Tu peux nous en dire un peu plus sur le programme ? Il y aura des concerts, j'imagine...


T.S. : C'est une convention de fans en première partie de journée et effectivement des concerts en soirée et il est tout à fait possible d'assister à l'un et pas à l'autre sur la billetterie. La convention est plutôt dédiée aux gros geeks de Queen ou en tout cas aux gens très curieux qui ont envie de découvrir le groupe via autre chose que leur musique. Il y aura donc des invités, des gens qui ont gravité dans la galaxie Queen dans les années 70 pour la plupart, durant les débuts de la formation qui donneront des interviews et répondront aux questions du public. Parmi eux on retrouve notamment Tim Staffell qui fut le bassiste et chanteur du groupe "pré-Queen" Smile qui était composé de lui-même, de Brian May et de Roger Taylor, soit de Queen sans Freddie Mercury et John Deacon. Quand il s'est barré de Smile d'ailleurs, c'est lui qui présenta au reste du groupe son colocataire, un certain Farrokh Bulsara [Ndlr : Freddie avant Mercury]. On peut donc dire qu'il a eu un gros impact dans l'histoire de Queen. On aura également Doug Boggie et Barry Mitchell qui furent respectivement les deuxième et troisième bassistes de Queen - le premier est décédé donc on l'a pas eu et le quatrième c'est John Deacon et lui, c'est difficile de l'avoir puisqu'il ne fait plus d'apparition publique depuis 1997. Ce sont donc tous des gars qui ont joué avec le groupe, qui ont fait des concerts avec eux et qui les ont côtoyé durant la transition entre Smile et Queen, une période de vache maigre où ils jouaient dans des clubs, gagnaient très peu d'argent et crevaient la dalle. Outre ceux-là, on aura pléthore d'autres invités, dont Eddie Howell qui est un musicien auteur de la bande-originale du film The Man From Manhattan produite par Freddie Mercury - qui a joué et chanté sur la chanson-titre de l'album d'ailleurs. Lui pour le coup, il a connu Queen post-succès, tout comme Greg Brooks qui est l'archiviste officiel du groupe et sera également présent en visio-conférence. Donc c'est le mec qui a la clef de toutes les armoires du groupe...


Est-ce qu'il sait au moins combien de lignes de coke Freddie a sniffé en 1981 ?


T.S : Malheureusement, Brooks est plutôt porté sur tout ce qui est archives matérielles du groupe, musique etc... Par contre il y a un autre type qu'on failli avoir, c'est...


... Son dealer ?


T.S. : ... Son assistant personnel qui, du coup, devait être aussi je pense à la fois son rabatteur et son dealer. Lui, il devrait normalement nous enregistrer un message vidéo mais il ne sera pas en direct.


Il avait peur de répondre aux questions, quoi...


T.S. : Bah non en plus, d'habitude il le fait mais là il était malheureusement indisponible. La période fait qu'entre le 24-25-26 novembre il y a beaucoup de célébrations autour de Queen et il était engagé ailleurs.


Tu t'es défini en préambule comme un geek de Queen. Ce que tu n'as pas précisé, c'est que tu es le chanteur d'un groupe au nom assez équivoque - les Fat Bottomed Boys - qui sans être un tribute band, reste largement inspiré par Queen. A quel moment t'es tombé amoureux de Freddie Mercury - plus ou moins littéralement ?


T.S. : Plus ou moins, ouais (rires). Tout simplement grâce à mon père. Tout homme a ses défauts et lui, il est fan d'Highlander. En 1994, j'ai mon premier poste radio-CD et mon père a fort logiquement entrepris de m'acheter... Des CDs. Le premier qu'il m'a offert, c'est le Greatest Hits II de Queen parce que mon père s'est trompé : il voulait en réalité me prendre la bande-originale d'Highlander. Il a vu qu'il y avait Who Wants To Live Forever et A Kind of Magic dessus et il s'est dit "ah c'est ça". C'était pas ça, mais ça ne m'a pas empêché d'écouter le disque en boucle pendant des années. Puis au lycée, le hasard faisant bien les choses, je me suis fait un groupe de potes qui étaient tous aussi mordus du groupe que moi. On a d'abord monté le tribute band Rock You qui faisait exclusivement des reprises de Queen, puis les Fat Bottomed Boys pendant le confinement en 2020 qui n'est pas un groupe de covers mais plutôt un "tribut band 2.0" : on rend hommage à Queen avec des compositions originales...


... Comme Muse ?


T.S. : Comme Muse... Mais en mieux (rires). T'es pas obligé de la mettre dans l'interview, celle-là.


Trop tard, c'est enregistré.


T.S. : Flûte (rires). Plus sérieusement, comme Muse a pu le faire, comme d'autres le font, à la différence que nous, le principe du groupe est totalement basé là-dessus : ce n'est pas juste une ou deux chansons qui reprennent les codes mais tous nos titres qui sont inspirés de Queen. Pour être plus précis, ils reprennent tous quelques-uns de leurs principes. Ça peut être les chœurs, les guitares, les structures ou l'exploration de genres qui s'éloignent du Rock, comme Queen a pu le faire avec du flamenco, de la dance ou du disco. On essaye de se dire : "qu'aurait pu faire Queen en 2022" ou "qu'est-ce que Greg Brooks a dans les tiroirs qu'on ne connaît pas et qu'on pourrait prendre de loin et dans le noir pour du Queen", sans vouloir être trop prétentieux, bien sûr...



Pour revenir à We Lille Rock You, qu'est-ce qui t'a poussé à l'organiser maintenant ? C'est lié aux trente ans du Freddie Mercury Tribute ?


T.S. : Alors tu sais quoi ? J'avais pas pensé au Freddie Mercury Tribute mais effectivement, on est trente ans après. Merci du coup, on le dira peut-être pendant l'évènement d'ailleurs, c'est bien, c'est pas mal...


Là, c'est le geek des Guns N'Roses qui parle...


T.S. : En fait, on voulait le faire en 2021 pour les trente ans de la mort de Freddie Mercury. En plus le 24 novembre était un samedi donc ça tombait bien mais avec la situation sanitaire ça n'a pas pu se mettre en place. Il y a aussi le fait qu'on avait ni les épaules, ni le budget avant. We Lille Rock You est organisé avec notre association Rock You, avec laquelle on a cumulé des cachets au fil des années qu'on a jamais dépensés en fait. Niveau trésorerie, ça demande forcément d'avoir les reins solides. Et au-delà du symbolisme de la date, pourquoi maintenant et pas plus tard ? Tous nos invités ont entre 75 et 80 balais donc c'est aussi un peu "maintenant ou jamais". Beaucoup d'entre eux nous ont d'ailleurs clairement dit que pour eux, ce sera sûrement le dernier évènement du genre...


Tu parles de trésorerie mais quoiqu'il arrive vous ne gagnerez rien avec We Lille Rock You, puisque tous les bénéfices seront reversés à une association caritative...


T.S. : C'est la magie et la beauté de l'évènement : on peut perdre de l'argent mais on ne peut pas en gagner. C'est qu'on est cons hein, clairement. Au lieu de se faire du pognon sur le dos de Freddie Mercury et de ses fans qui sont nombreux, au lieu de vendre des t-shirts - ce qu'on va faire - et de prendre l'argent pour nous, malheureusement, on a décidé de reverser ça au Mercury Phoenix Trust, une association caritative qui a été créée après la mort de Freddie Mercury à l'occasion justement du Freddie Mercury Tribute de 92. L'organisme a été fondé par les membres survivants de Queen ainsi que leur manager Jim Beach, et dont l'objectif est de lutter contre le Sida. Alors, pas en donnant de l'argent pour la recherche mais plutôt en intervenant essentiellement dans les pays en voie de développement pour faire de la prévention et permettre l'accès aux différents traitements disponibles à des populations qui n'en ont malheureusement pas les moyens.


Dernière question : toi qui es fan de Queen, est-ce qu'il y a des artistes actuels dans lesquels tu arrives à retrouver l'héritage et la ferveur du groupe ?


T.S. : Tu veux dire à part les Fat Bottomed Boys (rires) ? Il n'y a pas d'autres groupes dont je suis "ultra-fan" comme je peux l'être avec Queen ou alors ce sont des plus vieux groupes encore que Queen - les Beatles et Led Zep' par exemple - donc ça ne compte pas. Je concède ne pas être très bon en musique actuelle. Après, des groupes un peu frais qui m'ont fait penser à du Queen sur une chanson - ou même physiquement, il y a The Struts avec leur chanteur qui est quasiment un sosie de Freddie Mercury et une énergie que j'aime bien mais c'est peut-être le seul que je peux te citer. Je pense que l'héritage de Queen, on le trouvera aujourd'hui plus du côté du Metal que du Rock.




Propos recueillis par Kevin Letalleur, à une heure tout à fait respectable - minuit et demi - autour d'une pinte de Tripel Karmeliet.

 

Le programme de We Lille Rock You au Grand Sud :


La convention : de 10h à 20h


Toute la journée, les fans pourront participer à des animations, des concours, ou rencontrer des invités prestigieux comme :

  • Eddie Howell (qui a collaboré avec Freddie Mercury),

  • Craig Mulhall (l’auteur du livre ‘The King Of Rhye’, venu spécialement d’Australie),

  • Barry Mitchell (deuxième bassiste de l’histoire du groupe)

  • Doug Bogie (le troisième bassiste).


Les concerts : de 20h à minuit


  • Première partie : Fat Bottomed Boys, groupe lillois inspiré de Queen.

  • Tête d'affiche : Bulsara and his Queenies, tribute band originaire de Leeds en Angleterre, composé de Gareth Taylor et de ses musiciens.



L'emsemble des bénéfices seront reversés au Mercury Phoenix Trust, une fondation dédiée à la lutte contre le SIDA créée par les membres de Queen après le décès de Freddie Mercury.




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