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Chronique | Slipknot : The End, So Far

Photo du rédacteur: Badtrip BruelBadtrip Bruel

Dernière mise à jour : 21 nov. 2022


Septième album des neuf de l’Iowa, The End So Far est à la fois un retour aux racines et une continuité dans l’évolution du groupe. Mais avec un titre suggérant une fin imminente,

ne serait-ce tout simplement pas le début d’une nouvelle ère pour Slipknot ?



Flashback. En 2001, Corey Taylor et sa bande sortent de l’album Iowa. Tornade sonore aux accents Rap - Rock bien moins prononcés que sur un premier effort connoté Néo Metal, mais incorporant un peu plus d’influences purement Death ou Heavy sous toutes leurs formes, la galette fut un bond en avant dans leur discographie et leur permit de se différencier de la concurrence, en comparaison du disque éponyme paru en 1999.


2004, les Américains balancent un Vol.3 : The Subliminal Verse censé ouvrir les portes vers un public plus large. Comprenez un album plus accessible et mélodique. Vol.3 entérina le succès de ces étranges hommes masqués et marqua pour moi une première scission avec eux. Je n’ai pas détesté le disque. Je ne l’ai pas adoré non plus, pour dire vrai. Cette ouverture, loin de marquer une trahison à mon sens (tout groupe se doit d’évoluer) était simplement le résultat d’une divergence de goûts.


Je fus ravi de voir que Slipknot cartonnait mais en même temps, je ne pus m’empêcher de penser qu’il manquait quelque chose à ce disque. Quelque chose de l’ordre de l’incontrôlable. Et si les titres furibards étaient présents, leur aspect policé ne m’avait pas satisfait. Je continuais néanmoins de jeter une oreille sur chaque sortie. Les albums s’enchaînèrent et à chaque fois pour ma part, je dressais ce même constat : C’est bien mais…


L'Académie des Neuf


Avançons si vous le voulez bien jusqu’à ce qui nous intéresse à l’instant, ce nouveau The End, So Far. D’emblée, je vais me permettre d’affirmer quelque chose : L’album aurait pu, aurait du, être la suite de Iowa dans un monde idéal. Il est en effet un parfait condensé des deux premiers jets du combo, avec une proposition mélodique rappelant par instants l’époque de Vol.3, mais - enfin - en mieux dosée. Sans donner l’impression d’avoir fusionné avec Stone Sour (l’autre groupe de Corey Taylor). Les parties plus harmonieuses qui apparaissent sur The End So Far n’appartiennent qu’à eux. Il suffit de lancer l’album pour s’en apercevoir. Adderall, qui ouvre la charge, ne ressemble pas tellement aux intros caractéristiques de Slipknot. Nous sommes ici sur un titre très calme, presque planant, Pop... Mais surtout sur une chanson. Eux qui souvent privilégiaient les entrées en matières tonitruantes, bruitistes et/ou tordues, surprennent immédiatement.


Nappes de synthé, piano (peu envahissant), voix claire aérienne, refrain tout en douceur, ils ont su ménager leur effet. La chanson qui clôture le disque - la bien nommée Finale - bien que plus chargée en plomb, présente également des chœurs plus ou moins lyriques en sus. Mais que les amateurs de brutalité primitive ne s’arrêtent pas ici, le reste est pour eux. The Dying Song renvoie aux meilleures heures de Vol.3, dévoilant une nouvelle fois un talent pour les chansons bâties comme des rollercoasters. Tour à tour sauvage ou accessible, Slipknot charme l’auditoire.


Vient The Chapeltown Rag, sorti au cours de l’année en tant que single éclaireur et là, je ne pense qu’à une seule chose : « IOWA ». Le titre est punitif à souhait, Taylor hurle comme

au premier jour. Voilà un morceau capable de briser bien des nuques en live. Ce n’est pas le seul. Au cas où ca ne vous suffit pas, ruez vous sur le fiévreux Hivemind qui vous remémorera le bon vieux temps de « SLIPKNOT », le disque éponyme. Vous retrouverez nos compères, certes dans plus ou moins le même moule que The Chapeltown Rag, mais avec encore un petit surplus d'agressivité. Ce qui n’est pas peu dire.


Je pourrais continuer ainsi et citer Heirloom, ou la triplette apocalyptique finale de cet opus soit H377, De Sade, Finale comme points d’orgue d’un disque maitrisé de bout en bout. Depuis le précédent disque, We Are Not Your Kind, Slipknot a resserré les boulons ainsi que les rangs, cela s’entend bien mieux aujourd’hui. D’ailleurs en parlant d’entendre, soulignons également un point : J’aime beaucoup la production sur The End So Far. Le son est bien costaud tout en étant relativement épuré. Presque sec par instants. Cela ne m’a pas dérangé le moins du monde, bien au contraire. Je trouve que les chansons respirent, tout en ayant souvent l’impression de se prendre une plaque de béton en pleine tête.


Pour conclure, je dirais que les nostalgiques des premières années du groupe peuvent se jeter dessus. Quant aux nouvelles générations, elles constateront qu’en conservant le meilleur de leurs trois premières œuvres et en lâchant un peu de lest - celui là même qui leur a ouvert tant de portes à l’époque de Vol.3, ils prouvent qu’ils ont atteint un stade ou ils peuvent faire ce qu’ils veulent et ont les moyens de le faire. The End So Far n’est donc pas la fin du combo (spoiler : On s’en doutait un peu quand même, hein) : il s’agit à la fois d’une évolution dans la continuité d’une excellente porte d’entrée dans la discographie des américains... Et surtout d’un très bon album. C’est aussi une promesse qui, si elle est tenue, peut permettre à Slipknot de consolider un héritage déjà conséquent dans les années à venir.


J’attends désormais la suite avec une curiosité renouvelée et une certaine impatience.




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